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Principes d’éducation populaire

Des principes pour être dans une démarche d’éducation populaire. Pour prendre conscience des mécanismes, des habitudes, qui nous aliènent et nous empêchent individuellement et collectivement de discuter et de réfléchir sereinement et efficacement.


De l’aliénation à l’émancipation

L’éducation populaire va s’attacher à déconstruire les cadres qui favorisent la reproduction des habitudes qui nous aliènent en encadrant notre façon de penser et d’agir. Le but est de libérer l’imagination, l’envie, la créativité et l’audace qui vont permettre la transformation personnelle et sociale.

En réunion

Les cadres habituels de réunion et de discussion collective favorisent fortement les personnes les plus éduquées et ayant des habitudes sociales privilégiées. Déconstruire ces cadres habituels peut aider à favoriser l’égalité entre les participant-e-s, en sortant du mythe de la démocratie qui voudrait qu’il suffirait de s’assoir en rond et de faire tourner le micro pour disposer d’une égalité de parole.

Dans l’espace public

Dans l’espace public, on va s’adresser à des personnes qui ne nous attendent pas.
Il va nous falloir être pragmatiques, et savoir dénicher les sources d’indignation là où elles sont, pour les faire fructifier, et accompagner leur développement vers une envie de transformation sociale.


Que signifie être dans une démarche d’éducation populaire ?

Être dans une démarche d’éducation populaire, c’est avant tout, en tant qu’animateur-e, prendre des risques, et notamment prendre le risque de refuser de se placer dans une démarche d’autorité,  pour privilégier une démarche d’autorisation.

Oser prendre des risques

Vouloir pratiquer l’éducation populaire, c’est prendre des risques, c’est remettre toujours en question les habitudes et les cadres.

Vouloir encourager la puissance d’agir des gens, c’est se retrouver dans une situation paradoxale du type « Je vous ordonne d’être spontanés », ou, dans notre cas, « Je vous demande de vous impliquer ». C’est donc un positionnement intrisèquement paradoxal.

Vouloir encourager la conscientisation, c’est partir du vécu de chacun-e, et non pas présenter un exposé. Le savoir ne suffit pas pour prendre conscience et en arriver à souhaiter des changements. Seul le vécu, éclairé par des « décryptages », pourra entraîner une prise de conscience. Mélanger savoirs chauds et savoirs froids, comme disent les gens des SCOP d’éducation populaire, ça ne donne pas des savoirs tièdes, mais un orage !

Pratiquer l’éducation populaire, ce n’est donc jamais apporter une réponse, mais encourager des questionnements. Être des catalyseurs de développement de puissance d’agir, en évitant toujours de tomber dans l’encadrement, la normativité ou le paternalisme.

Rôle de la convivialité

Le plaisir à se regrouper est fondateur du travail qui pourra être fait ensemble, et de l’envie que chacun-e aura de voir évoluer la société, par opposition à un fatalisme.


Développer le pouvoir

Il ne suffit pas de mettre un vocable « démocratie participative » pour faire de la participation. Permettre une réelle participation revient à lâcher et à donner du pouvoir.
On peut identifier au moins cinq niveaux de participation. Tous peuvent légitimes, selon les circonstances. En revanche, il est absolument nécessaire d’être honnête, avec soi-même et avec les autres, sur le niveau de pouvoir que l’on accepte de transférer, afin de ne pas être dans la manipulation et de ne pas créer de l’impuissance.

  • L’indifférence
    L’action existe, indépendamment de ses participant-e-s.
  • L’information
    Les participant-e-s reçoivent une information. Même s’ils-elles posent des questions ou font des remarques, le but n’est pas de récolter leur point de vue, mais de leur transmettre une information.
  • La consultation
    On demande aux participant-e-s leur avis sur des questions peu stratégiques. Leur avis est pris en compte, mais la décision ne leur appartient pas.
  • La concertation, la négociation
    On souhaite créer un débat autour d’une question. Le but est de travailler ensemble à la création de propositions de compromis. Mais la décision in fine n’appartient pas aux participant-e-s.
  • La co-décision
    Personne n’a plus de pouvoir que les autres pour prendre la décision. Il faut arriver ensemble à une décision commune.

La force du collectif

L’éducation populaire va sans cesse favoriser les dynamiques collectives, car c’est dans le collectif que l’on peut se transformer soi-même et transformer la société.
Mais fonctionner en collectif n’est pas aisé.

Dans l’objectif de les éviter au maximum, il s’agit ici d’explorer les comportements, cadres de pensée et mécanismes de groupe qui peuvent entraver la libération de la parole, créer des frustrations, des incompréhensions, de l’aliénation, et favoriser les jeux de pouvoir et de manipulation dans un groupe.

Comment les repérer et tenter de les éviter, pour favoriser au contraire l’expression des avis, le débat et la confrontation réelle des idées ?

Deux pages pour fouiller ces questions :
– Les paradoxes du fonctionnement en collectif : ici
– Petits malentendus et grandes incompréhensions : ici

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